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Le tin, c’est de l’argent

Joli succès pour la visite des installations de mise au sec des navires à Concarneau la semaine dernière. Une douzaine d’amis du Marche Avec ont découvert avec beaucoup d’intérêt ces installations que l’on voit fonctionner de loin sans finalement jamais en approcher les acteurs.

En l’occurrence, c’est le metteur en scène et tenant du premier rôle de la SEMCAR, Olivier Gouyec, directeur technique, qui nous a fait partager sa passion pour son travail. Une mission sans cesse différente, techniquement « challenging », parfois dangereuse, et toujours éprouvante physiquement et nerveusement.

Car faire reposer sans dommage sur sa quille un navire de plusieurs centaines ou milliers de tonnes, ce n’est pas à la portée du premier venu. Il faut parfaitement maîtriser la lecture des plans du bateau et savoir jongler au centimètre près avec ces cales énormes qui vont supporter le poids du navire et le maintenir. Ce sont les tins, plusieurs centaines de gros blocs de béton, qu’Olivier et son équipe disposent au fond de la cale sèche avant l’arrivée du bateau. La cale est ensuite remise en eau et le bateau y entre pour être placé et précisément aligné à l’aide de treuils qui coulissent sur la longueur de la cale. Tout un art ! Surtout quand il s’agit d’un bâtiment de plus de 100 mètres qui s’approche, dont la proue vous domine et vous écrase de toute sa hauteur. Une fois les pointes, les gardes, les traversières solidement saisies, la porte de la cale est fermée et les pompes peuvent entrer en action. Des milliers de mètres cubes d’eau sont évacués en un temps record. Mais le saviez-vous, le navire ne reposera pas sur les tins avant qu’un plongeur ne soit allé s’assurer de son parfait positionnement. Là encore, l’unité de mesure sera le centimètre.

Je ne relaterai pas tout ce que nous avons appris pendant ces deux heures. Il y aurait trop à dire, d’autant que nous n’avons pas encore parlé du slipway ni de l’élévateur. Le premier, maillage impressionnant de câbles et de rails, qui date des années 50, prendra bientôt une retraite méritée et sera remplacé par une grue à sangles. Quant à l’élévateur, merveille de technologie hydraulique, il est plus récent et il a encore de belles années devant lui. Tous les deux ont en commun d’être des mécanismes que vous ne verrez nulle part ailleurs, qui témoignent du génie de leurs concepteurs et du savoir-faire remarquable de leurs utilisateurs.

Deux heures instructives, humainement riches et intellectuellement réjouissantes.

Merci Joëlle et Didier d’avoir organisé cette visite pour nous, et merci à Olivier pour ces deux heures qu’il nous a consacrées alors que nous n’ignorons pas que le tin, c’est de l’argent !