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Yann pour Yann... Comme une adresse.

Yann Queffélec vient de sortir "Le dictionnaire amoureux de la mer" (cf. également son dictionnaire amoureux de la Bretagne). J’ai alors pensé à un autre Yann. Pour ceux qui l’ont connu, l’ami des misainiers, ce livre est comme une adresse anonyme et flamboyante pour la passion maritime de cet autre Yann, juste avant les Vieilles Coques. Certains décoderont...

Voilà ce qu’on peut lire sur le site Babélio.com

"Ce livre dit la mer, il dit l’aimer, l’avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d’un fou. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l’horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l’être humain fait partie - s’il n’est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l’univers par-dessus les jours et les flots. C’est un coquillage où l’on entend, j’espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l’exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J’aime la mer et je m’en souviens, j’y vais, je vous emmène avec moi. J’en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d’eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes.

Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m’efforce d’encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d’un voilier qui ne réagit plus au vérin du « pilote », et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c’est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d’Australie, des Antilles – ou qu’il renaît, squelette radieux. Quand il n’y a plus rien à dire tellement c’est beau, la mer, infiniment beau, et que l’on n’est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c’est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c’est « être » - c’est vivre."

https://www.franceinter.fr/emissions/la-personnalite-de-la-semaine/la-personnalite-de-la-semaine-03-juin-2018

Yann Le Berre, amis du Marche-Avec, pour la mer et les misainiers, Un personnage qui aurait pu illustrer le "Dictionnaire amoureux de la Mer" de Yann Queffélec.

(Photo Daniel Pardo)

Post de Bernard.H